Le départ pour Tromsø

         Cela sera la dernière fois que ces chimères me tournebouleront car, quelques semaines plus tard, avec empressement et excitation, je faisais mon paquetage.

        

         Le 22 mai 2011 j’embarquais donc dans l’avion de Paris pour Oslo, puis celui de Trondheim, pour changer encore à Bodø qui marque la frontière du cercle polaire et où mon précieux sac de marin affronta sur le tarmac les premiers crachins nordiques, jusqu’à Tromsø, tout en haut de la Norvège.

  

         Au départ de Paris la température était de 29°, en arrivant à Tromsø, il faisait 7°c. Un beau début d’été. Beaucoup étaient en bras de chemise. Moi, j’ai mis le bonnet, les gants, le pull et la veste de quart. Certes, au milieu de tous ces gens légèrement vêtus, cela faisait touriste mais il faut savoir assumer ses différences.

 

         Quelques balades plus tard ; un soir, si je puis dire, après une très longue observation d’un radieux soleil de minuit, bien réchauffé à l’Arctic Beer, j’ai rencontré, au détour d’une rue, mon premier ours polaire.

 

         Malgré le dépaysement, mon aventure personnelle ne commenera qu’à bord du voilier d’Olivier Pitras, un camarade de camarade.

         Ce cotre de 24 mètres, le "Southern Star", a été construit en 1972 par le célèbre chantier Stephens pour le patron de la NASA. À son bord, ont navigué les premiers hommes qui ont marché sur la lune.

         Ce bateau est aujourd’hui inscrit au patrimoine maritime américain.

 

         Ce voyage, sur le toit de la planète, je l’attendais depuis plus de 45ans.

 

         Alors, pour lui donner le caractère d’expédition mérité par une si longue attente, j’ai utilisé mes compétences de Professeur scientifique de l’Education Nationale et, chargé de mission par la Fédération de Marins de Gironde & Gascogne, je suis parti avec pour sujet de réflexion, en relation avec la problématique actuelle:

le réchauffement de la planète qui conduit à la fonte des glaces.